“Tout m’énerve à la ménopause !” Les femmes s’exclament souvent, exaspérées par l’état d’irritabilité dans lequel nous plonge la ménopause. Il faut savoir que les sautes d’humeur et l’énervement sont monnaie courante à la ménopause. C’est assez pénible d’autant plus que l’on ne comprend pas pourquoi s’emportons-nous si facilement pour des pacotilles. C’est aussi déplaisant pour notre entourage qui subit de plein fouet notre irritabilité. Parfois ça peut aller loin : ruptures d’amitiés et même divorces.
À fleur de peau, les femmes, en pleine ménopause, ont l’impression d’avoir perdu toute la maîtrise de leurs émotions.
J’aime bien lire les échanges dans le groupe privé Facebook de Marre de la Ménopause. C’est du vrai et puisque nous sommes entre nous, à l’abri des regards, les filles se lâchent.
Voici quelques témoignages au sujet de l’irritabilité à la ménopause.
Tout m’énerve à la ménopause !
Solange : “Je ne sais pas pour vous mais ce que j’ai le plus de mal à gérer, ce sont les émotions en montagnes russes 😥. J’ai toujours été sensible, mais on dirait que ça empire… Je me sens souvent triste pour des petits riens, je déprime facilement et ça ne me ressemble tellement pas ! Ça ne dure pas longtemps mais c’est fréquent. J’ai l’impression d’être émotionnellement instable et je déteste ça !”
Claire : “Depuis la ménopause, j’ai un comportement, parfois, qui me dépasse. Je suis énervée et j’ai du mal à ne pas m’emporter.”
Marie : “J’ai beaucoup de mal à maîtriser et gérer mes émotions”.
L’autre jour, une membre se confiait sur son énervement exacerbé : “Dis donc, voilà que l’irritabilité me reprend, même si mon mec quelque part le mérite, c’est très embêtant, j’ai juste envie de m’enfermer dans la chambre. Et lui ? Ça va pas ? Pourquoi tu fais la tronche ? Je fais pas la tronche, j’ai envie de lui dire, j’ai le droit d’être énervée par des tas de choses… Mais je ne dis rien car ça va aboutir au clash et dans le clash, il est très fort. Le voir faire du ménage, même là ça m’énerve de l’avoir dans mes pattes… je ronge mon frein et je pars ailleurs, astiquer la salle de bain, je ne supporte plus ses remarques sur la propreté, je les prends pour moi. Mais quoi faire à part aller se venger sur les appareils de fitness, sortir ou respirer doucement ?”
Et encore des témoignages
D’autres filles rebondissaient :
“Chez moi c’est idem alors ca part en cacahuete car il ne me comprend pas ! Comme en ce moment. Il veut même me quitter et cherche un appartement. Il dit qu’il ne veut pas me gêner, je pense donc qu’il ne veut pas vraiment partir. Nous sommes ensemble depuis 34 ans. On s’aime, mais il y’a des problèmes de fond et il ne veut pas faire d’efforts. J’avoue que je n’en fais pas non plus. Je sais qu’il faut communiquer. On s’aime, ça c’est sûr, mais depuis mes soucis de thyroïde et de ménopause, j’ai beaucoup de mal à maîtriser les choses.”
“Les maris, dans l’ensemble, ne veulent surtout pas voir notre mal-être, ça les dépasse, le mien est parfois condescendant, j’arrive à ne pas rétorquer car là, c’est l’assaut verbal. C’est épuisant, conclusion, ne rien dire et faire ce qu’on peut. “
C’est un des symptômes les plus courants
Etre irritable sans raison, se sentir agacée par des choses qui n’avaient aucun impact sur nous avant, faut pas chercher, c’est un des symptômes de la ménopause. Le dérèglement hormonal a des impacts non seulement sur notre état physique, mais aussi sur notre psyché, mental et émotions.
Mais quoi faire quand cet énervement inexplicable nous gagne ? Quelles sont les solutions ?
Entre “vaut mieux rien dire, sinon ça part en cacahuète” et “il faut communiquer, en parler” ? Comment ménager la chèvre et le chou… ? Où est la vérité ?
Communiquer… oui mais comment ?
Ne rien dire, faire l’autruche, se barricader dans le silence… toutes ces tactiques ne sont pas viables sur le long terme. A un moment donné, il va falloir crever l’abcès. Peut-être pas tout de suite car on n’a pas soi-même ni la patience, ni le recul nécessaires quand tout m’énerve à la ménopause. Et un jour se sera le bon jour. L’autre sera à l’écoute. Même les plus bornés, les plus têtus ont un coeur que l’on peut toucher.
Voici l’expérience de Christiane : “J’ai eu un passage à vide quand ma fille est partie de la maison pour faire ses études universitaires, j’ai souffert du syndrome du “nid vide” Mon mari ne m’a pas comprise tout de suite car un homme ne ressent pas le départ de ses enfants comme une mère. Cela a duré des années. Ensuite, il faut laisser le temps au temps pour voir les choses d’une autre façon. Un jour, je lui ai expliqué tout ce mal-être, l’impression de l’éloignement et il a compris ! Il faut parfois patienter et surtout parler, parler, parler….afin d’évacuer des rancœurs qui peuvent à la longue mener au désastre du couple !”
C’est vrai que c’est souvent fatigant de marcher sur des œufs surtout quand on a ces sautes d’humeur. Mon mari, par exemple, peut me faire des mini crises et me dire qu’il ne supporte plus être seul le soir car, fatiguée, je le laisse pour me coucher à 22 heures. Mais il oublie vite et tout va bien.
Pour mieux communiquer, mon livre de chevet est “Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)”
Il est écrit par le père de la communication non violente (CNV) Marshal Rosenberg. Tu peux aussi voir plusieurs vidéos avec lui sur Youtube et apprendre les principes simples de la CNV.
Et nos conjoints : comment réagissent-ils ?
Ah, il y a tous les cas de figures, vraiment. Il y a ceux qui ne font strictement rien. Mais, il existe aussi des conjoints, et c’est l’idéal, qui font [presque] tout :
- “Il fait un peu de ménage, débarrasse tous les soirs, aspire, fait parfois le souper et il me sert l’apéro”
- “Il ne fait ni à manger, ni le ménage, mais ils et très gentil”
- “Mon homme ne fait jamais à manger (peut-être que c’est mieux ) et doit avoir une peur maladive de l’aspirateur et des produits de ménage !”
- “Franchement, quand je ne suis pas bien, je suis vraiment contente qu’il est là. Il m’écoute, essaie de comprendre et me dit : “Allez… ça va passer, repose-toi !” Il fait vraiment ce qu’il peut [couple qui est ensemble depuis 30 ans].
- “Il est d’un calme olympien, doté d’une sagesse hors norme. Il relativise tout ! Il a toujours été comme ça ! Et son égo toujours mis de côté ! Quand je l’ai rencontré, j’ai tout de suite su qui il était. Je ne l’explique pas, c’est dans la chimie du cerveau. 32 ans que cela dure et 30 ans de mariage ! 💖”
Celles qui ont des conjoints peu compréhensifs, avec qui elles ont du mal à communiquer, elles restent béates et murmurent “Quelle chance !” Parce que oui, soyons lucides, tout revient au choix que nous avons fait, il y a longtemps, de ce mari. Très amoureuses au début et beaucoup moins par la suite, beaucoup découvrent avec stupefaction que l’homme est presque invivable au quotidien.
“Tu es gâtée 😀 ! Un mari d’origine latine qui sait se taire, voire dédramatiser, c’est une perle !”
Tu peux aussi lire mon article à ce sujet : “Les hommes comprennent-ils la ménopause ?”
Je lâche prise et je médite !
Pour maîtriser ses émotions et retrouver la sérénité quand tout m’énerve à la ménopause, rien de mieux que de se détacher, respirer et LACHER PRISE. Pas facile, mais avec un peu d’efforts et patience, on y arrive toujours :).
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