Dépression à la ménopause

Dépression et ménopause

Un des symptômes les plus occultés de la ménopause et dont on ne parle que très peu est la dépression. J’ignore pourquoi on ne nous dit pas que la ménopause peut aussi provoquer la dépression et non seulement des bouffées de chaleur. Souvent, cela peut aller loin, le mal-être aux alentours de la 50-aine peut être très grave si en même temps que la ménopause, on est en pleine crise du milieu de la vie. Divorce, burn-out, parents âgés, enfants qui quittent le foyer… des raisons multiples se cumulent jusqu’au jour où on se rend à l’évidence que rien ne va plus. C’est la dépression.

Tout m’est devenu indifférent

Le jour où j’ai pleuré sans cesse, où tout m’est devenu indifférent, même mes propres enfants, où je n’avais qu’une envie : dormir, j’ai compris que quelque chose de très profond en moi s’était cassé et que c’était grave.

A vrai dire, j’appréhendais ce moment depuis longtemps.

Au travail, rien n’allait plus : nouvelle chef exécrable, des dires et des non dires pleins de méchanceté gratuite, c’était dur de se motiver et d’aller au bureau tous les jours.

Dans ma famille, rien n’allait bien non plus. Mon mari m’avait annoncé un dimanche triste et gris de fin novembre qu’il voulait partir pour chercher le bonheur qu’il lui manquait et qu’il ne trouvait pas avec moi et nos filles. Il n’avait pas eu encore le courage d’avouer – quelque chose qu’il a fait 3 mois plus tard – qu’il avait déjà trouve son “grand amour” et qu’il avait même avec cette femme un enfant d’un an et demi.

Du jour au lendemain, je suis sombrée dans la dépression. J’avais tous les symptômes… et ça a duré deux ans. Je te partage cette expérience et ce que j’ai observé autour de moi, pour que tu saches la détecter, cette dépression chez toi, et surtout pour que tu saches comment t’en sortir. 

J’ai oublié de dire : j’étais en préménopause. Je n’ai fait le lien que bien plus tard. Début du déséquilibre hormonal + problèmes familiaux et professionnels = c’est le cocktail idéal pour être en dépression.

Récemment, une femme m’ai dit : “Excellente initiative, de parler de la dépression à la ménopause ! Il m’a fallu 5 ans pour faire le lien entre ménopause et dépression (la ménopause c’est comme à l’adolescence, une période difficile).

Quels sont les symptômes de la dépression ?

Voici ce que j’ai ressenti personnellement et ce que j’entends que les autres femmes, après la 50-aine, ressentent : 

  • tristesse 
  • fatigue
  • perte d’intérêt et de plaisir pour tout
  • troubles de l’appétit : soit on perd du poids comme moi (presque 10 kg), soit on en prend 
  • troubles du sommeil : soit on dort beaucoup (c’était mon cas, le sommeil était mon échappatoire, j’étais en hypersomnie), soit on a du mal à dormir, c’est l’insomnie 
  • sensation de culpabilité
  • perte d’estime de soi
  • difficultés de concentration…

La dépression est une maladie, c’est pourquoi beaucoup de femmes en dépression sont arrêtées. On peut mettre des mots plus “politiquement corrects” derrière ces congés de maladie, comme le burn-out, mais en vérité, il s’agit de la dépression.

Il y a 11 000 suicides par an en France, dont la raison souvent est la dépression sévère.

Pourquoi sombre-t-on en dépression ?

Les raisons sont multiples, mais regardons celles qui nous concernent nous les femmes, en préménopause ou déjà à la ménopause.

Lorsque des femmes à la 50-aine développent des symptômes de dépression, on ne met pas nécessairement en cause le déséquilibre hormonal et les femmes se voient prescrire des anti-dépresseurs. Non seulement ces médicaments ont peu ou pas d’effet du tout, mais ils peuvent induire des effets secondaires importants. D’autre part, ils ne corrigent pas la vraie cause qui est le déséquilibre hormonal.

Le déséquilibre hormonal provient de la déficience en œstrogènes à la ménopause.  Les oestrogènes ont de puissants effets sur plusieurs organes, tissus et fonctions de l’organismes : le cerveau et l’humeur, la mémoire, la capacité d’apprendre. Ils protègent la peau et la poitrine du vieillissement, préviennent l’ostéoporose et les maladies cardio-vasculaires. 

Les oestrogènes sont bénéfiques lorsque leur taux est équilibré, mais dévastateurs lorsqu’en excès ou non contrebalancés par la progestérone.

Pour cette raison, on les surnomme Anges de vie et Anges de mort. Un excès ou un manque en oestrogènes peuvent amener tout un cortège de symptômes.

La déficience en oestrogènes change l’action d’à peu près tous les neurotransmetteurs dans le cerveau dont l’adrénaline, la sérotonine, la dopamine et le GABA. La conséquence ? Cela peut être la dépression !

Donc, une toute première raison de la dépression quand on arrive à l’âge de la préménopause et la ménopause est out simplement physiologique : déséquilibre hormonal.

Bien sûr à cette raison on peut rajouter des situations désagréables au bureau, comme le témoigne, par exemple, Martine du groupe privé de Marre de la Ménopause sur Facebook : “Moi à cause d’un merdeux de petit chef j’ai fait une dépression, puis un burn-out.  Il n’y a qu’un bon psychiatre qui peut aider. J’ai eu des séances pendant 2 ans, 2 fois par semaine. Et puis, peu à peu, je me suis relevée… “

Mais quelles sont les remèdes de la dépression, comment guérir ? 

Quelles sont les solutions ?

Il y a plusieurs pistes de solutions.

  • Voir un psychiatre (remboursé par la Sécurité Sociale, contrairement à un psychologue ou psychanalyste). Faire attention dans le choix. 
    Témoignage de Marie : “Voir un psychiatre, c’est indispensable, j’en ai consulté un à cause de problèmes familiaux et de travail, il m’a bien aidée…”
  • Utiliser les soins énergétiques, nettoyer d’abord son aura et ses corps énergétiques, puis les énérgiser. C’est pour celles qui pratiquent le reiki et la guérison du prana. Quand on est en crise, on ne peut pas le faire soi-même, il est préférable de faire appel à quelqu’un qui s’y connaît, une psycho énergicien, un prana healer…
  • S’alimenter [en introduisant les psychobiotiques, ainsi que aliments fermentés qui réduisent dépression et anxiété] de façon à assurer une flore intestinale en bon état et un meilleur équilibre émotionnel (la flore intestinale a un impact sur les fonctions cérébrales et le comportement). 
  • Pratiquer la méditation pour faire la paix avec soi-même et par ricochet avec les autres.

     

  Et les médicaments ? 

 

Les antidépresseurs : non ou… non ?

Beaucoup de femmes du groupe privé Marre de la Ménopause sur Facebook disent qu’elles prennent des anxiolytiques et des antidépresseurs (AD pour les connaisseuses). Je vous donne ici la liste complète que j’ai relevée, car personnellement j’ai peu d’expérience dans le domaine. J’avais pris un antidépresseur pendant deux ans. Cela m’a aidée, mais je ne suis absolument pas une adepte des médicaments. Voici donc cette liste, complètement épatante, tirée du groupe privé Marre de la Ménopause de Facebook et accompagnée de quelques commentaires : 

  • Xanax est de loin l’anxyolytique le plus souvent cité :
    “Je prends Xanax quand je suis vraiment à bout”. “Je prends 0,25 le matin et au début de traitement j’étais à un le matin et un le soir. Je n’ai pas de problème d’addiction malgré sa mauvaise réputation. En vacances, je m’en passe.” “Je prenais du Xanax pendant 8 ans, mais mon médecin l’a remplacé par du Akton 2mg car j’étais beaucoup trop dépendante du Xanax.” “Pour moi c’est Xanax mais pas souvent – il faut le prendre ponctuellement. Attention, il y a rapidement accoutumance ». “Je prends du Xanax tous les soirs”.
  • Moi, j’ai pris Stresam Xanax Lysanxia. Pas trop d’effet sur moi.”
  • Alprazolam, c’est un générique de Xanax, “il fait prendre 0.50 mg et en prendre un demi, c’est nickel”
  • Stresam – c’est un placebo du Xanax
  • Atarax “moins addictif”
  • un quart d’Exomyl “et un autre quart une heure après [mais ca me fait plus trop d’effets]” ou “un quart avant le coucher”
  • un quart de Bromazepant tous les jours
  • Paroxetine – un anti depresseur qui agit beaucoup plus sur les crises de panique
  • Serlain…
  • Prazépam, un anxiolytique commercialisé sou le nom de Lysanxia en France. 
  • Sotalex 80 – “je le prends depuis toute petite”, c’est un bêtabloquant (“le bêtabloquant n’a pas d’incidence avec la chaleur, en revanche en prenant de l’âge on supporte moins bien”)
  • Flecaine 200 et Tenormine 50
  • Deroxat 30 – “les 15 premiers jours c’est dur après c’est un soulagement, il te faut un anxiolytique pour diminuer les effets secondaires. Ils sont mauvaise réputation, moi ils m’ont toujours aidée pour mes attaques de paniques invivables”
  • Bêtabloquant : je suis traitée au bêtabloquant depuis 8 ans environ, j’ai été décelée vers 42 ans après une crise sévère (255/minute) au début on m’a prescrit Tenormine mais comme les crises ne s’arrêtaient pas le cardio m’a mis sous bêtabloquants

 Bien sûr, pour tous ces médicaments, c’est le psychiatre qui vous donnera une ordonnance. Je ne cite que ce qui a été partagé dans le groupe privé.   

Autres solutions douces ?

La naturopathie : le gattilieren teinture mère ou gélules en pharmacie [“très très efficace me concernant, ça rééquilibre les hormones, plus de maux de tête, plus de bouffées de chaleur…”]. Ou encore les 38 fleurs de Bach. A consulter un spécialiste dans une herboristerie ou prendre le Rescue, composé de plusieurs fleurs. Marie : “Je prends du Rhodiola, combiné avec du Griffonia, ça s’achète de préférence en magasin bio, ça marche très bien pour moi, par contre il ne faut pas prendre du Griffonia si vous avez déjà un traitement d’antidépresseurs car c’est un antidépresseur naturel.”  

Voici les propositions du groupe privé de Marre de la Ménopause 

Une membre du groupe privé avait posé la question : “Que faites-vous quand vous êtes déprimées ?” Et voilà des dizaines de réponses du groupe :

  • Voir le dernier de Dani Boon
  • Essayer de trouver une occupation qui vide la tête
  • Prendre du temps pour soi et pour faire ce que l’on aime aussi. 
  • Éviter le stress des autres car nous sommes des éponges. Eviter les gens négatifs
  • Voir si des gens autour ne nous tirent pas vers la déprime
  • J’ai repris un chiot terre-neuve car j’ai perdu le mien en juin… Naska est à la maison depuis dimanche dernier et je me sens beaucoup mieux. Je crois avoir trouvé pour moi
  • Sortir et marcher tous les jours, voir du monde, tant pis pour la pluie. Ça augment le sérotonine, l’hormone….
  • La luminothérapie… contre la grisaille
  • Prendre du temps pour soi
  • Un chat… un chien…Le meilleur médoc
  • Yoga et méditation
  • Huiles essentielles, aromathérapie, naturopathie…
  • Eviter les médocs chimiques
  • Une cure de vitamine D et éviter le café, choisir un yogi thé, il y a un vaste choix selon l’humeur et les besoins
  • Couper la télé et ses nouvelles anxiogènes
  • Faire du sport ou de la musique
  • Vivre dans l’instant
  • Prendre un billet d’avion pour aller au soleil
  • S’allumer une bougie ou même plusieurs, se mettre une musique douce, mettre de l’eau dans la baignoire avec des pétales de roses. Prendre une bonne bouteille de vin. Se déshabiller, mettre un pied après l’autre dans l’eau, ne pas oublier de virer tout le monde de la maison avant). Sentir le bonheur monter. Être hors du temps …
  • Devenir une marmotte, entrer en hibernation et sortir au printemps…

 

 

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6 réponses à “Dépression à la ménopause”

  1. Merci pour ces explications très claires sur les variations hormonales. C’est bien dommage que l’on en entende pas parler car cela permettrait d’identifier plus rapidement ce mal-être qui s’installe. Bien dommage également que le gynéco ou le médecin généraliste n’aborde pas le sujet lors d’une consultation (en tout cas en ce qui me concerne). Même les femmes entre elles, je trouve, n’en parlent pas. Par pudeur ou plus probablement parce que le lien n’a pas été fait entre dépression et hormones, on en revient au manque d’information, on tourne en rond. Je suis bien contente d’avoir croisé ta route. Je vais mettre en oeuvre ces solutions et dédramatiser également.
    a bientôt.

  2. Merci, Val, pour ton commentaire. Il arrive fréquemment que l’on prescrive des antidépresseurs aux femmes ménopausées, beaucoup en témoignent dans le groupe privé Facebook. Or, c’est en quelque sorte « normal » d’éprouver la déprime, les angoisses, voire être en dépression, puisque c’est dû à des changements physiologiques. Bien sûr, cela peut être aussi en combinaison avec d’autres facteurs de la vie privée et professionnelle, mais pas toujours. Il faut que les femmes le sachent, elles ne sont pas « folles ».

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